Le golfeur demande souvent conseil à son pro sur la manière dont on doit se préparer pour réussir son premier parcours de golf après avoir obtenu la carte verte. A cette occasion, l’émotion est parfois grande. Il y a généralement même une certaine fébrilité. L’enjeu est de taille car le golfeur veut absolument prendre du plaisir pendant cette journée sur le parcours pour en faire un souvenir agréable et positif.
Le joueur de golf fraîchement "carte-verté" se demande de quelle manière s’échauffer afin de se préparer au mieux. Voilà la réponse. D’abord, il faut toujours arriver très en avance et faire du practice avant d’aller jouer, même si c’est un demi-seau partagé avec les copains.
Arriver une heure à l’avance semble un minimum, avec un quart d’heure de plus, on se sent libre de discuter avec les amis sur le parking et lorsqu’on croise quelqu’un que l’on connait. Une fois sur le practice les clubs de golf en mains, on recherche la simplicité des idées et la légèreté pour l’esprit. La simplicité demande d’aller à l’essentiel.
Pour un joueur débutant qui vient de passer sa carte verte, le grand jeu représente 80% de la réussite et du plaisir qu’il ressent sur le parcours de golf. Si les pleins-swings fonctionnent, le golfeur encore débutant possède néanmoins assez de métier pour finir le trou correctement lorsqu’il arrive aux abords du green.
Pour prendre confiance dans son long jeu et activer les sensations positives, on aime ressentir le travail mains-club dans le swing retour et le rythme sur lequel on développe le swing de golf. On reste focalisé sur l’action portée des mains sur le club pendant le swing retour plutôt que de penser à son corps, ou de penser à la prise d’élan.
L’esprit ne peut vivre efficacement qu’un seul trajet. Il est préférable, surtout lorsqu’on joue sur le parcours, que ce soit le trajet retour qui dynamise le club vers la balle de golf et la cible, et non le mouvement arrière. Ceci est autant vrai pour un joueur du niveau de la carte verte que pour un joueur professionnel. Il est important de comprendre cela et d’éviter le piège de penser trop intensément à son backswing.
On est toujours tenté de se concentrer sur le backswing dans le but d’améliorer le downswing, la frappe de balle et la trajectoire du coup. Par contre, si penser à son backswing conduit et perdre le contrôle dans le swing retour, alors on manque l’objectif prioritaire qu’on s’était fixé. Améliorer le backswing n’a finalement de sens que pour optimiser le swing retour. C’est ainsi qu’il faut le concevoir: Perfectionner le backswing n’est qu’un moyen d’optimiser les qualités du swing-retour qui, lui-seul, influence directement le vol de la balle.
Si à trop penser au backswing on en perd sa qualité de frappe, alors cela n’a plus de sens de se concentrer fortement sur la première partie du swing. “On ne frappe pas la balle au backswing rappellent sans cesse les professionnels de golf. La prise d’élan a pour but de faciliter l’exécution du swing-retour et l’esprit du golfeur débutant devrait suivre un timing organisé autour de cette partie-ci du swing.
Bien au contraire, être en attente du swing retour maintient parfaitement alerte le sens de la balle du golfeur. Il peut alors plus facilement réaliser la frappe de balle qu’il recherche dans la zone de frappe. D’abord un point préparatoire et ensuite un trajet qui dynamise la balle vers la cible.
Il faut résumer les repères à quelque chose de simple et de chantant, le rythme et essentiel ! “Dans combien de temps vais-je agir” est aussi important que l’action elle-même. Voilà ce que le pro de golf peut proposer de simple et d’efficace. 5 ou 6 sensations peuvent être concentrées dans une seule idée, dans un ou deux mots comme "Vitesse libre", "Énergie libre", “De là, … énergie libre”. Il s’agit que ce soit facile à faire et facile à refaire également. Un bon coup isolé ne suffit pas. L’aisance avec laquelle le golfeur débutant prépare ses coups conduit à la constance et à l’efficacité. Cette régularité apporte la satisfaction et la qualité fondamentale de régularité pour avoir la carte verte et réussir son premier parcours en compétition. Quel bonheur de jouer au golf lorsque les choses sont suffisamment prévisibles.
Quand on sait qu’un joueur à la confiance de son pire coup, cela donne beaucoup de sérénité de savoir qu’au pire des cas, le swing produit un résultat acceptable. Si au pire tout va bien, alors l’esprit désactive le logiciel "inquiétude" et se penche vers les belles choses. La moitié de la formation d’un golfeur débutant jusqu’à son obtention de la carte verte doit autant contenir le mode d’emploi technique qui concerne la mécanique du swing que le mode d’emploi philosophique ou mental, appelons cette dimension du golf comme on aime.
Dans les repères que le pro de golf va évoquer la plupart du temps, il y a un point de départ qui précède l’accélération du downswing. Partons arbitrairement sur une clé technique où “Les pouces au-dessus de l’oreille” signifierait une sensation claire, bien connue du joueur et très efficace pour lui. Au passage, rappelons que c’est avec cette pensée que Nick Faldo, numéro 1 mondial quelques années auparavant, a remporté son dernier Masters à Augusta face à Greg Norman, numéro 1 mondial du moment.
Il s’agit d’une clé technique qu’il a longuement travaillée, qu’il maîtrise bien et avec laquelle il est tout à fait familiarisé. L’idée des “pouces au-dessus de l’oreille” associe dans son esprit la position des mains, leur emplacement par rapport au corps et le positionnement du club de golf au sommet de sa prise d’élan. Tout cela est regroupé dans une seule sensation globale qu’il parvient à ressentir avec précision et facilité.
Le golfeur pense d’abord “Là-haut sur les pouces” avant de lancer l’action de frappe vers la cible. Il pense parfois “Combien de temps je reste là-haut sur les pouces”, ou “En combien de temps j’arrive là-haut sur les pouces”, ou “De combien s’est enroulé le buste pour arriver là-haut sur les pouces” et tout ce qui l’a récemment conduit à réaliser de solides swings de golf.
Il y a ensuite du mouvement, de la vitesse, de l’énergie, de l’énergie libre. … Libre de surveillance, libre d’inquiétude, libre de tout ce qui est en trop. On garde uniquement, ce qui dynamise le club vers la balle et la cible, on garde la douceur du rythme et la tranquillité de l’esprit. Le golfeur doit accepter toutes les conséquences potentielles du coup à jouer pour exécuter un swing répétitif. Pour atteindre la sérénité nécessaire à la carte verte et à une première expérience en compétition officielle, le débutant doit effectuer son swing en acceptant le jeu de golf tel qu’il est. Il faut accepter cela pour avancer sereinement.
Alors seulement, on balance, on dynamise le club de golf (avec le petit quelque chose de modération que l’on doit à ce jeu bien sûr). On swingue le club de golf l’esprit libre. Et quand c’est le moment d’énergiser le club, on envoie avec détermination. De toute façon, tous les golfeurs débutants ne réussissent guère que 3 balles sur 4.
On rate donc toujours 1 coup toutes les 4 ou 5 tentatives. Alors, quitte à manquer, autant prendre sa chance sur chaque balle, vous êtes d’accord ! Il faut prendre sa chance parce que rien n’est pire que de rater parce qu’on s’est fait peur tout seul. Rien n’est pire que de manquer la moitié de ses coups parce qu’on ne s’est pas engagé franchement dans le swing.
Que certaines faiblesse techniques conduisent à une douzaine de mauvais coups, soit ! Mais saboter un swing parce qu’on manque de certitude et qu’on joue petit bras, là non, pas question. Pour réussir sur le parcours il faut accepter le golf tel qu’il est, prendre sa chance à chaque fois et aller de l’avant. Pour se faire vraiment plaisir sur le parcours, le golfeur débutant doit jouer pour les belles balles à venir et devenir amnésique des mauvais coups. Puisqu’il y a inévitablement un certain nombre de coups qui seront moyennement exécutés, autant prendre sa chance sur chaque balle de golf !
Dans l’idéal pour maîtriser les éléments lors du passage de la carte verte, il ne s’agit pas de la notion de “courage pour affronter” comme on le lit parfois sur le visage des golfeurs, qu’ils soient amateurs ou même professionnels. Le golf ne peut pas être un combat: Un combat consiste à opposer des forces et à les annuler. Cela ne semble pas évident mais le golf doit être un équilibre: Rater un coup pour mieux réussir le suivant, manquer un coup pour prendre plus de plaisir à réussir le suivant, manquer un coup pour mieux comprendre comment réussir le suivant et aller de l’avant. Il s’agit de peaufiner une technique puis de la maintenir lorsqu’elle est en place. L’âme du golfeur compte énormément lorsqu’il s’agit d’être efficace en situation de jeu sur le terrain. Le joueur débutant qui vient tout juste d’avoir sa carte verte et qui pense à sa première compétition sur 18 trous devrait aller dans ce sens pour exprimer son jeu dans les meilleures conditions.
Et surtout, après avoir joué magnifiquement 3 trous à la suite, ne pas penser que cela va continuer, mais bien au contraire, attendre tranquillement et sereinement le mauvais coup. Selon toutes statistiques, il est anormal que ça se passe aussi bien depuis autant de trous lorsqu’on a tout juste passé sa carte verte depuis quelques jours. Après 6 ou 7 coups magnifiquement exécutés, la série de bons coups va très probablement s’interrompre bientôt, sinon il n’y a pas de limites. On pourrait alors escompter une dizaine de coups parfaits à la suite, ou une vingtaine ! Évidemment, la série doit s’arrêter à un moment. Une fois les deux ou trois moins bons coups passés, une nouvelle série de jolis coups va reprendre et le jeu redevient régulier pour quelques trous. Manquer quelques coups est normal, a fortiori pour un débutant golfeur. Lorsqu’on accepte cette réalité, cela enlève l’émotion et permet de jouer avec plus de constance et de plaisir. Trop bien jouer et prier très fort que cela continue engendre la peur que tout s’arrête et génère une tension néfaste. A quoi bon tenter de retirer les vagues de l’océan ? C’est peine perdue. L’enjeu intéressant, s’agissant des moins bons coups qui closent une belle série, est qu’ils restent de qualité acceptable plutôt que d’être horriblement pénalisants. C’est en cela qu’une belle âme et une technique construite sur la tolérance peuvent transformer le score d’un golfeur débutant et le sécuriser pour l’épreuve pratique de la carte verte.
Le joueur de golf débutant qui vient d’avoir sa carte verte peut parfois penser qu’il vient de passer deux classes au-dessus et qu’il va, à partir de maintenant, jouer parfaitement et pour toujours. Cet espoir infondé est porteur de désillusion. La modération et le réalisme restent la meilleure manière d’aborder positivement une belle série de coups. Mais évidemment que la belle série s’arrête ! Sans être pessimiste, il s’agit juste là d’une réalité. Une belle série s’arrête toujours à un moment ou à un autre et il faut le savoir. C’était couru d’avance, tout simplement. Il faut y être préparé car, sinon, le golfeur débutant prend un coup au moral alors qu’on ne peut rien faire contre ça. C’est tout simplement dans l’ordre des choses.
Une telle attitude porte rapidement ses fruits sur le terrain. D’abord, attendre avec sérénité le mauvais coup est la meilleure manière de faire durer le belle série quelques coups encore et de maintenir l’efficacité de sa recette technique. Ensuite, dès que le mauvais coup est passé, il est temps de faire une sorte de “reset” psychologique et de recommencer une nouvelle belle série. Une fois passé le mauvais coup, l’esprit se repose, le creux de la vague est passé.
Une belle série qui dure trop longtemps met parfois une pression trop intense sur les épaules du joueur qui ne pense alors plus qu’à essayer de tout sécuriser pour faire durer. Mais de quelle manière peut-on sécuriser un swing ? Quelles sont les formes de contrôle que l’on peut appliquer à un swing de golf ? Le dompteur de fauves a-t-il véritablement une parfaite emprise sur ses félins ? Le cavalier ne compose-t-il pas avec l’humeur du jour et la forme physique de son cheval ?
Les cours de golf sur le parcours sont l’occasion pour le pro de transmettre, au-delà de la technique mécanique, l’approche mentale du jeu essentielle pour sortir un score lors de sa première compétition. Cet aspect psychologique du jeu influence tant la qualité du swing qu’elle fait presque partie de la technique de jeu du joueur débutant. On pourrait presque dire que la moitié de la technique concerne l’âme du golfeur et l’attitude dans laquelle il aborde les choses. Les dispositions d’esprit au moment d’exécuter chaque coup de golf de la carte verte, comme du premier tournoi de classement, influencent probablement pour une bonne moitié la qualité des résultats.